En effet, je viens d'apprendre le décès d'une de mes idoles littéraires, Raoul de Monterserie à l'âge de 95 ans. De ce génie trop méconnu je vais (trop) brièvement vous décrire l'oeuvre.
Précoce, il publie à l'âge de 21 ans son premier roman "De la dure réalité d'être malgache en Malaisie", pérégrinnation initiatique d'un jeune homme malgache, créateur d'étiquettes de camembert dans son entreprise familiale du Doubs, en séminaire en Malaisie sur la réforme mondiale de la taille des emballages de reblochon. Il y rencontre Chen, jeune autochtone et ensemble ils nouent une histoire d'amour poignante jusqu'à la mort tragique de Chen, victime d'un accident de skateboard en rentrant dans un camion transportant de la mimolette...
Dès lors, il enchaîne les succès : "Mirabile et Pataplon", histoire d'amour entre un puceron et une coccinelle ; "Chambre à part", nouvelle brûlante sur un jeune clandestin palestinien et de son varan de Komodo domestique dans un studio miteux de Londres ; "Harmonie en sol majeur", sur un agricuteur tchèque chef d'orchestre dans une fanfare locale et qui se voit proposer un concert géant sur la place de Pékin ; "Vies volées", qui dénonce les conditions de vie des ouvriers albanais dans l'industrie de la plomberie en Islande, et tant de chefs-d'oeuvres trop longtemps oubliés.
Cet article se veut un hommage vibrant à cet écrivain de génie et c'est la larme à l'oeil que je conclurais en le citant une dernière fois : "La vie, c'est comme un long périple sur les terres sur les routes du Honduras, y a des hauts, y a des bas et on finit toujours dans le décor"...